Le bail rural est un pilier fondamental de l’agriculture en France. Il régit les relations entre les propriétaires de terres agricoles et les agriculteurs, permettant ainsi une exploitation organisée et légale du foncier agricole. Plus de 60 % des terres agricoles françaises sont soumises à ce régime, ce qui en fait un élément incontournable du paysage rural. Cet article se penche sur les spécificités légales et pratiques du bail rural, un outil central pour l’activité agricole.
Table des matières
Définition et cadre juridique du bail rural
Qu’est-ce qu’un bail rural ?
Un bail rural est un contrat légal entre un propriétaire de terre agricole, appelé bailleur, et un exploitant agricole, le preneur. Ce contrat permet au preneur d’utiliser la terre pour des activités agricoles en échange d’un loyer ou d’une part des récoltes.
Types de baux ruraux
Il existe principalement deux types de baux ruraux :
- Bail à ferme : Ce format traditionnel implique le versement d’un loyer, appelé fermage, par le preneur au bailleur.
- Bail à métayage : Le preneur et le bailleur partagent les récoltes au lieu d’un loyer fixe.
Cadre légal
Le bail rural est encadré par le Code rural et de la pêche maritime, qui définit les droits et obligations des parties pour assurer une exploitation équitable et durable des terres agricoles.
L’établissement d’un bail rural requiert le respect de conditions spécifiques, assurant ainsi une exploitation agricole légale et structurée.
Les conditions pour conclure un bail rural

Critères pour les parties prenantes
Pour conclure un bail rural, il est impératif que les deux parties soient reconnues légalement :
- Le bailleur doit être le propriétaire légal du terrain.
- Le preneur doit être enregistré comme exploitant agricole.
Les documents nécessaires
Un bail rural doit être formalisé par un écrit, précisant :
- La description du terrain
- La durée du bail
- Les obligations financières
Les conditions précises du bail rural établissent un cadre clair pour les relations entre le bailleur et le preneur, facilitant ainsi des échanges harmonieux.
Obligations réciproques du preneur et du bailleur
Les devoirs du bailleur
Le bailleur a des obligations spécifiques envers le preneur :
- Assurer la mise à disposition du bien loué
- Maintenir le terrain en bon état
- Respecter les termes du contrat
Les responsabilités du preneur
De son côté, le preneur doit :
- Payer le fermage dans les délais impartis
- Utiliser le terrain conformément aux règles établies
- Maintenir la qualité du bien loué
Ces obligations réciproques garantissent que les intérêts des deux parties sont protégés, tout en assurant la pérennité de l’exploitation agricole.
Fixation et révision du loyer agricole
Calcul du fermage
Le fermage est fixé selon des arrêtés préfectoraux qui établissent les seuils minimum et maximum en fonction de :
- La durée du bail
- La qualité des sols
- La structure parcellaire du fonds
Révision du loyer
Chaque année, le fermage peut être ajusté sur la base de l’Indice National des Fermages (INF) ou de l’Indice de Référence des Loyers (IRL) pour les bâtiments d’habitation.
Une fixation et une révision encadrées du fermage assurent une rémunération juste pour le bailleur tout en maintenant la viabilité économique pour le preneur.
Durée et renouvellement du bail rural

Durée standard
La durée minimale d’un bail rural est de 9 ans, avec un renouvellement automatique sauf opposition du bailleur pour des raisons légales.
Baux de longue durée
Des baux plus longs, de 18 ou 25 ans, peuvent être conclus mais doivent être expressément stipulés dans le contrat initial.
Le renouvellement automatique du bail rural, sauf contresens légal, offre une stabilité indispensable pour les exploitants agricoles.
Procédures pour mettre fin à un bail rural
Résiliation par le bailleur
Le bailleur peut résilier le bail pour :
- Non-paiement des loyers
- Besoins familiaux pour l’exploitation
- Manquement grave du preneur
Résiliation par le preneur
Le preneur peut choisir de ne pas renouveler le bail en notifiant le bailleur 18 mois avant la fin du contrat.
Les procédures de résiliation du bail rural visent à protéger les intérêts des deux parties tout en garantissant une exploitation agricole continue et stable.
Le bail rural, en tant que dispositif légal, continue d’assurer un équilibre entre les besoins des propriétaires et des exploitants, contribuant ainsi à la stabilité et à la durabilité de l’agriculture française.



