Succession : minimiser les droits grâce au démembrement

Succession : minimiser les droits grâce au démembrement

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En matière de succession, le démembrement peut s’avérer être une précieuse aubaine pour réduire les droits à payer. Cette stratégie d’optimisation successorale n’est cependant pas exempte de complexités. Ainsi, il est essentiel de bien comprendre son fonctionnement avant de l’envisager.

Comprendre le démembrement de propriété dans une succession

Qu’est-ce que le démembrement de propriété ?

Dans le cadre d’une succession, le démembrement de propriété consiste à séparer la pleine propriété d’un bien en deux : l’usufruit et la nue-propriété. Une fois cette scission réalisée, chaque part peut être transmise séparément aux héritiers.

Rôle du notaire dans le démembrement

C’est au notaire d’évaluer la valeur respective des deux parties (usufruit et nue-propriété), en fonction notamment de l’âge du défunt. Il s’appuie pour cela sur un barème fixé par l’administration fiscale.

Maintenant que nous avons introduit ce qu’est le démembrement lors d’une transmission patrimoniale, intéressons-nous à ses atouts fiscaux indéniables.

Les avantages fiscaux du démembrement pour les héritiers

Fractionnement des droits de succession

Lorsque la succession inclut un démembrement de propriété, les héritiers se voient allouer soit l’usufruit, soit la nue-propriété. Ces deux parts étant indépendantes, elles sont taxées séparément, ce qui peut permettre d’alléger la facture fiscale globale.

Baisse des droits de succession pour le nu-propriétaire

La valeur de la nue-propriété est souvent inférieure à celle du bien en pleine propriété. Ainsi, les héritiers qui reçoivent la nue-propriété bénéficient de droits de succession réduits.

Après avoir évoqué les avantages fiscaux du démembrement, il semble judicieux de clarifier les concepts clés de l’usufruit et de la nue-propriété.

Usufruit et nue-propriété : comment ça fonctionne ?

Définitions : usufruit et nue-propriété

L’usufruit donne le droit d’utiliser un bien et d’en percevoir les revenus (loyers par exemple), sans en être propriétaire. La nue-propriété, quant à elle, permet d’être propriétaire du bien mais sans pouvoir l’utiliser ni en percevoir les revenus.

Réservation de l’usufruit au profit du conjoint survivant

Souvent lors d’une succession, le conjoint survivant se voit attribuer l’usufruit du bien immobilier familial. Il peut ainsi continuer à vivre dans ledit bien ou en percevoir les loyers si celui-ci est mis en location.

Maintenant que ces notions sont clarifiées, voyons comment utiliser le démembrement dans une stratégie de transmission patrimoniale.

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Stratégies de transmission patrimoniale via le démembrement

Donation avec réserve d’usufruit

L’un des moyens couramment utilisés pour transmettre son patrimoine par démembrement est la donation avec réserve d’usufruit. Le donateur se dépossède de la nue-propriété tout en conservant l’usufruit, lui permettant ainsi de continuer à jouir du bien.

Assurance-vie et démembrement

L’assurance-vie peut aussi être un outil intéressant en matière de transmission. En effet, il est possible d’nominer un bénéficiaire en nue-propriété et un autre en usufruit, facilitant ainsi le partage du patrimoine entre les héritiers tout en minimisant les droits de succession.

Pour illustrer ces notions quelque peu abstraites, voici quelques exemples concrets d’optimisation successorale via le démembrement.

Optimisation successorale : exemples concrets de démembrement

Cas d’une famille recomposée

Dans une famille recomposée où chaque conjoint a ses propres enfants, le démembrement peut s’avérer très utile. Par exemple, le conjoint survivant peut recevoir l’usufruit du bien immobilier familial, permettant ainsi à tous les enfants (qu’ils soient communs ou non) de recevoir la nue-propriété.

Transmission anticipée d’une entreprise familiale

Dans le cas d’une entreprise familiale, le démembrement peut permettre une transmission anticipée tout en préservant les intérêts du chef d’entreprise. Ce dernier peut transmettre la nue-propriété de ses parts à ses enfants tout en gardant l’usufruit, lui assurant ainsi le contrôle et les revenus de l’entreprise jusqu’à son décès.

Pour conclure ce tour d’horizon du démembrement dans une succession, retenons que cette stratégie, bien que complexe, offre des possibilités intéressantes pour optimiser sa transmission patrimoniale. Ses avantages fiscaux indéniables et sa flexibilité font du démembrement un outil précieux à envisager lors de la planification successorale.

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